Xyris

La taverne était calme jusque là, c'était un des rares jours où une bagarre au sujet des différents rois et reines potentielles n'éclatait pas et tout le monde en semblait ravis. Même l'aubergiste se lançait dans un air de disco-funk nain en servant les bières. Le soleil avait disparu depuis peu et la lune reprenait ses droits. Les clients se faisaient de plus en plus joyeux, l'alcool aidant.

Un son léger perça l'ambiance festive de la salle. Quelques personnes, les moins saouls, s'arrêtèrent de parler, guettant un second bruit. Du dehors provenait une agitation, puis un cri.

L'aubergiste se précipita hors du bâtiment tandis que les clients attablés à proximité des fenêtres se jetèrent vers les ouvertures. Des cris incompréhensibles parvenaient de l'extérieur. Ceux d'une femme, puis d'un homme : " Mais c'est qu'il mord en plus !"
Tout d'un coup la masse réunie devant la porte se déplaça, ne laissant toujours pas percevoir le moindre indice. La "source sonore" entraînait avec elle une boule vivante de curieux dont les têtes semblaient toutes regarder vers le bas.
Restés près de leur bières ( faut pas déconner non plus) quelques nains et les plus petits humains se dressèrent ( et sautèrent...) de toutes leur force mais en vain, rien à voir, ...seulement des cris : "C'est innadmissible ! Vil ! Le traiter comme ça ! Vous n'avez donc aucun respect, Barbare,....baaaaahhh Odieux"

L'aubergiste qui avait perdu tout ses moyens et qui arborait une sublime trace de main sur la joue droite, sorti de la masse et alla se cacher derrière sa femme venue le rejoindre. Elle tenta de résonner "le cri" ambulant : "ne vous inquiétez pas, il sera très bien traité, nourri et sera même pansé".... au fur et à mesure les cris s'apaisèrent et la foule retourna à ses bières diverses (et avariées). La femme de l'aubergiste tenait les mains tremblantes d'une jeune humaine encore rouge de fureur.



Elle ne mesurait pas plus d'1m60 et devait peser dans les 50 kilos. Il parait d'ailleurs étonnant de remarquer que la trace de main sur la joue de l'aubergiste n'avait toujours pas disparue. Elle cherchait ses mots face à la femme de l'aubergiste pour tout lui expliquer : "Vous savez je, je n'agis pas de la sorte d'habitude, mais là, le traiter comme ça, je ...vous comprenez ?". Elle redressa le visage laissant enfin paraître ses traits, en espérant croiser un regard compréhensif, ce qu'arbora aussitôt la femme, plus pour assurer la tranquillité de l'auberge que par réelle compassion.

Le regard de l'humaine était inquiet, à la fois sombre mais profond, s'il était possible de dire que des yeux gris foncés puissent exister, il en s'agirait sans doute.
Ses cheveux également sombres, s'entremêlaient. Devaient-ils être attachés correctement plus tôt dans la journée mais ils semblaient avoir subit les agitations d'une longue chevauchée. Des cuissardes usées et un pantalon proche du corps mais épais témoignaient également de l'accoutrement une cavalière.

"Je cherche le clan templier" lanca la jeune fille, sans oser détourner le regard de celui de la femme de l'aubergiste. Celle-ci lui sourit, et lui indiquât de la tête la table la plus proche. Là s'attablaient les nobles guerriers arborant tous la croix rouge templière. Ainsi avaient-ils tout entendu, et tout vu....se dit Xyris. En réalité, les templiers n'avaient pas réussi à comprendre la moindre chose de ce qui c'était passé quelques instant plus tôt et la regardait tous avec un air interloqué.

Elle respira un grand coup, fit quelques pas rapides pour arriver à la table du clan et se lança dans un récit sans interruption, pas même pour reprendre souffle, semblait-il. Elle garda la tête basse car elle connaissait la renommée des membres du clan et se sentait ridicule après son entrée plutôt...mouvementée.

"Nobles templiers, voici trois jours que je voyage à travers le Lorndor en direction de votre clan. J'ai vu le mal roder vers les villages avoisinants et la horde progresser de plus en plus vite. Voilà cinq années à présent que je vis dans la lande avec une sage nommée Maëlvy. Elle m'apprend le pouvoir de la terre, de la bonne terre. Elle refuse que je m'en serve pour détruire.....les remords de ses crimes passés l'empêchent de guérir.... je ne dois subir la même prophétie. Ainsi, par la terre ai-je appris à soigner.
Mais la horde m'a pressée hors de ses murs de savoir en attaquant le village voisin. Je devais partir avec les connaissances partielles que j'avais acquises. On m'a conté à maintes reprises les exploits des templiers, ainsi, décidais-je de rejoindre le camp au plus vite. J'ai chevauchée trois jours et trois nuits avec l'accord de Gaane , bien sur, quel horrible personne aurais-je été sinon. Il est si mignon vous savez, je suis vraiment heureuse qu'il ai pu venir avec moi !!! "
Se sentant s'écarter vers un autre récit bien éloigné de celui qu'elle venait de conter, elle s'arrêta net.
Après un moment d'hésitation et ne voyant rien se produire, elle redressa la tête. Des mèches recouvraient son oeil gauche. Seul l'autre était visible, il luisait d'espoir et osait enfin regarder les chevaliers. Elle était certaine à présent de vouloir servir Jahael à leurs côtés.

Elrond était (oui toujours au comptoir) amusée par cette petite qui ne manquait pas de caractère.

-Je suis sur que notre clan te conviendra, tu nous rejoint pour de bonnes raisons.

Cependant l'elfe attendait toujours que la nouvelle templar fête son arrivée comme le veut la tradition....